A quoi ça ressemble ? (20/11/2016)
La mode punk est basée sur des valeurs bien précises. Il s'agit du renversement de l'ensemble des valeurs et des codes vestimentaires qu'arborent les hippies : les couleurs douces, l'effacement des différences sexuelles, la référence à la nature, la vie à la campagne et évidemment, la non-violence.
Les punks, eux, vont entrer en rébellion avec des codes reconnus comme "laids" par les babas-cool. Pour eux, ce sera le style des couleurs flashy, des imprimés voyant et souvent mal assortis, comme le léopard ou l'écossais... On retrouve aussi des contrastes de matières, presque tout le temps synthétiques (nylon, vinyl, plastique). Mais le style punk c'est aussi le sexisme, le mode de vie urbain, la violence, le pessimisme, les drogues chimiques, le mépris de soi, ou encore le vandalisme gratuit !
Chez les punks, l'apparence vestimentaire est utilisée comme un symbole permettant de s'identifier à un groupe. C'est la répétition de ces symboles qui permet cette identification, bien que la mode ait évolué dans le temps. L'esthétique punk est sans concession et surtout agressive.
L'utilisation outrancière d'accessoires est un symbole récurrent chez les punks.
- Le badge : il est peu cher et facile à fabriquer et à personnaliser. Il est donc tout à fait en accord avec la culture punk.
- les bretelles : Elles se portent pendantes sur le pantalon, en dérision de sa fonction initiale et par provocation vis-à-vis de la tenue conventionnelle.
- Le détournement d'objets : cette manie chez les punks est popularisée par la boutique Sex ( boutique de vêtements et d'accessoires ouverte à Londres, au 430 Kings Road, en 1971, par Malcolm McLaren et Vivienne Westwood ). On retrouve donc l'utilisation de cadenas, de menottes, chaînes, lacets, colliers pour chiens, sangles (dans le but d'entraver la démarche). Mais en réalité, tout objet peut être détourné, comme des épingles de sûreté, des clous, des rasoirs, des fermetures à glissière, des triplex ( se portant en ceinture ou en collier).
- Le maquillage : Il est outrancier, avec des paupières noircies au khôl, des lèvres rouge vif et un teint blafard. A vrai dire, à partir des années 70, le maquillage va même devenir un symbole de virilité chez les hommes !
- Le piercing : son utilisation comme étant représentative du punk peut être discutée mais pour certains, il peut suggérer la sauvagerie des peuples "primitifs", lorsque celui-ci est incrusté dans la narine. Il devient aussi, pour les punks, un accessoire pervers.
- Le rat : cet animal souvent considéré comme répugnant, fait également partie de la panoplie punk. Il est généralement porté sur l'épaule, ou pointant le bout de son nez quand il est glissé dans une manche.
La coiffure est sans aucun doute le symbole le plus mythique chez un punk. En revanche, ce qu'on ignore souvent, c'est que derrière ces cheveux sculptés, il y a un long message à faire passer.
- la coupe "en pétard" : coupe copiée chez Sid Vicious, elle évoluera jusqu'à inspirer celle de Robert Smith. La coupe en pétard a pour but de symboliser le rejet de la mode hippie qui est aux cheveux longs et bouclés. Son côté "fait maison" dénonce la crise économique de l'époque, au Royaume-Uni. Celle-ci exprime "pas d'argent, pas d'avenir", résultant du fameux No future.
- La crête iroquoise : aussi appelée Mohawak Hairstyle en anglais, est la coiffure emblématique du mouvement punk. A sa naissance, tous les moyens étaient bons pour la faire tenir droite et la garder la plus longue possible : colle, bière, savon, blanc d'oeuf ! C'est en 1977 que la coupe s'officialise, et peut être demandée chez certains coiffeurs sous le nom de "joli punk" ou de "tête de hérisson". A la fin des années 1970, le punk anglais devient une attraction touristique. Pour satisfaire les touristes et gagner 50 pence pour une photo, les crêtes devient de plus en plus extravagantes, par leur couleur, leur taille et leur forme.
- Les couleurs de cheveux : quelles soient fluorescentes, orange, verte ou rose, elles visent toutes à rejeter les tendances, en utilisant des couleurs tout sauf naturelles.
- Mais aussi: On trouve des crânes complètements rasés, ou des punks se rasant le crâne et créant des cornes avec les cheveux restants, ou encore la fameuse Devilock, coiffure du groupe Misfits.
Pour ce qui est des vêtements, encore une fois, ce n'est que défilé de contrastes et d'assortiments tous plus étranges les uns et que les autres. Pourtant, certains symboles forts restent d'actualité et composent la mode d'aujourd'hui, comme le blouson en cuir ou le jean à trous.
Certains symboles peuvent être utilisés comme une raillerie dans le cas du Tartan ou de l'Union Jack, le drapeau du Royaume-Uni.
Toujours dans l'esprit du Do It Yourself (l'une des principales valeurs pour les punks), les vêtements s'achètent en friperie ou dans des surplus militaires, suivant l'idée de ne jamais servir les intérêts du capitalisme.
- Personnalisation : les vêtements sont ensuite personnalisés par des slogans, des dessins, des symboles (comme le A cerclé de l'Anarchie).
- La violence : pour illustrer cette pensée, les punks vont déchirer leurs vêtements et vont même jusqu'à porter leurs sous-vêtements par dessus leurs jeans.
- Les blousons : ce sont les perfectos en cuir et les bombers, presque toujours revisités.
- Le Kilt : Pour se moquer du Tartan, c'est le grand classique, souvent porté sur un jean, ou sans le moindre sous-vêtement.
- Chez les femmes : les minijupes sont de mise ainsi que les bas résilles.
En règle générale, tout est bon pour bouleverser le dispositif conventionnel. Il s'agit de faire des assemblages disparates: tee-shirt à l'envers, long pull servant de robe, chaussettes trouées par dessus des collants, superposition de bas résilles, ou tout simplement chemises portées hors du pantalon.
Pour ceux qui veulent faire simple, un tee-shirt savamment conçu peut faire de vous un véritable punk ! Il suffit de forcer sur les paillettes et d'écrire dessus Elvis ou Chuck Berry, ou de composer avec des os de poulet tenus par des chaînes des mots clés comme rock'n'roll. Il est aussi possible de fabriquer des tee-shirts avec des pneus de vélo accrochés aux épaules ou d'afficher des impressions suggérant une scènes pornographique. Le tee-shirt est un support ou l'on peut rédiger à la main des slogans situationnistes chers aux punks comme "Soyez réalistes, demandez l'impossible" (lequel sera d'ailleurs porté par un membre du Clash). Le plus extravagant, et sans doute le plus définitif, est évidemment le tee-shirt avec une cible, sur lequel on peut lire : Please, kill me !
Les chaussures aussi font partie de la panoplie punk. Ainsi des Doc Martens ou des Rangers qu'il convient de chausser en les laissant ouvertes. Toutefois, le fait de porter des chaussures de marque peut être dénoncé par les puristes qui estiment que le punk est un rejet du capitalisme.
- Les creepers : emblème des Teddy Boys des années 1950, portées par Vivienne Westwood, gérante de la boutique Sex à Londres. Elles sont souvent choisies par les tenants du psychobilly (mélange de punk-rock et de rockabilly), un style notamment incarné par The Cramps.
- Les chaussures de skate : amenées par les skate-punks, on retrouve des marques comme les Vans, les Globes ou les Etnies.
13:09 | Tags : punk, creepers, symbols, vêtements, violence, provocation, valeurs, slogans, musique, capitalisme, cheveux, esthétique, badge, blousons, maquillage, iroquoise | Lien permanent | Commentaires (0)