La scène punk-rock est née dans un contexte économique capitaliste et continue de s'y déployer. On ne peut pas nier que Sniffin'Glue, Buzzcocks, Epitaph Records, Crass, tous ces groupes ou labels, indépendants ou non, sont de purs produits commerciaux échangés sur un marché, au même titre que n'importe quel autre.
Les punks se sont à l'origine toujours affichés comme anti-capitalistes et anarchistes. Mais ils avaient beau faire des concerts gratuits, cela ne les empêchait pas de s'enrichir. Il ne faut pas perdre de vue que la base de l'entreprenariat punk se fait sur la recherche de partenariats, lesquels permettront d'augmenter leurs profits. En effet, les punks sont pleins de contradictions. Ce qui nous amène à nous interroger sur leurs rapports avec le système économique actuel.
Aujourd'hui, des groupes punks comme les Sex Pistols ont des produits dérivés issus des activités de leur groupe. Avec l'enseigne Sephora, John Lyndon lance un parfum nommé God Save The Queen, habillé d'un packaging similaire à celui de l'album éponyme. Mais ce n'est pas tout, de nombreux musiciens punks prêtent leur visage à de grandes marques pour en faire la promotion. Ces mêmes groupes punks se servent de marques comme Vans ou Eastpak pour faire la promotion de leurs disques lors de tournées en bus.
La récupération des attributs contre-culturels punk se fait donc grandissante. L'image des anciens du punk devenus aujourd'hui rock stars se voit ainsi transformée en produits de consommation courante. Il faut dire que le capitalisme a largement neutralisé tout aspect rebelle dans le punk. En France, par exemple, les groupes punks peuvent bénéficier d'aides des pouvoirs publics au nom de la "démocratie culturelle". Mais après tout, on serait tenté de dire que la boucle est bouclée. En créant l'enseigne Sex avec Malcolm McLaren en 1971, Vivienne Westwood faisait de cette boutique un lieu de commercialisation de gadgets et de vêtements indispensables au look punk. Elle se plaçait ainsi sous l'angle de la mode et du marketing. Une voie dans laquelle se sont engouffrés, une fois éteinte la rébellion punk, les créateurs et diffuseurs de produits dérivés. Lancé comme une promesse de mode, depuis une petite échoppe londonienne, le punk deviendrait au cours des décennies une valeur marchande susceptible d'enrichissement montrant ainsi qu'à sa naissance le ver était dans le fruit.
La célèbre phrase de Marianne Faithull (" La rébellion est la seule chose qui vous tienne en vie ") est aujourd'hui devenue le slogan de la marque de chaussure Converse pour son modèle intitulé Ramones. Ceux qui se posent encore la question de savoir si le punk est bel et bien mort ont trouvé la réponse. Bien que rebelle, résolument anticapitaliste, le punk n'a pas échappé au phénomène de récupération. Il est devenu une marchandise.
On peut donc reprocher au punk d'avoir créer un esprit DIY (Do It Yourself) incapable de contrebalancer la puissance d'attraction du modèle économique dominant, faisant de lui désormais un produit de consommation trivial.