Déjà, dès les années 1950, on peut considérer que la fougue et l'énergie des pionniers du rock'n'roll comme Elvis Presley, Gene Vincent, ou encore Jerry Lee Lewis, sont à la base des racines du punk. Leur musique aborde alors un aspect plus contestataire, avec des paroles évoquant les préoccupations de la jeunesse, soit le sexe et le refus de l'autorité. L'attitude de ces chanteurs va fortement influencer celle des futurs punks. On constate même que la dégaine de Sid Vicious est assez inspirée de celle de Gene Vincent. Enfin, toujours dans les années 1950, des guitaristes comme Chuck Berry, seront une véritable source d'inspiration pour les jeux de guitares. Pour s'en rendre mieux compte, écoutez Johnny B. Goode au son de guitare si particulier, que l'on retrouvera évidemment vingt ans plus tard chez nos amis les punks.
Dans les années 1960, les proto-punks débarquent. Sources d'influence pour les punks, mais qu'ils auront beaucoup de mal à avouer. Le son de guitare sale fait encore une fois partie des bases, mais cette fois-ci, par erreur. En 1964, les Kinks sortent You Really Got Me, chanson dans laquelle Dave Davies lacère "accidentellement" la membrane de l'ampli de sa guitare, ce qui donnera ce son complètement nouveau que l'on retrouve encore aujourd'hui. Toutefois, pour parler véritablement de punk, il va falloir attendre les Who, car les Kinks manquaient de la colère nécessaire chez le punk. En effet, les Who correspondent tout à fait aux critères punks qui apparaîtront quelques années plus tard. Le quatuor détruit ses instruments sur scène, ravage ses chambres d'hôtels, tout cela avec des chansons aux textes provocateurs, pleins d'énergie et de colère. Pour s'en rendre compte, il suffit d'écouter My Generation, écrite par le guitariste Pete Townshend le jour de ses vingt ans, laquelle traite de ses angoisses et de sa peur d'être incompris par le monde des adultes. Dix ans plus tard, les Sex Pistols reconnaîtront que les Who auront été leur principale source d'inspiration.
Dans les années 1970, des groupes de Pub-Rock se forment en Angleterre. Ce style musical créé en opposition contre le Glam Rock (autrement nommé Glitter Rock) ne s'installe pas durablement mais il permet à quelques groupes de se faire connaître. C'est notamment le cas de Dr Feelgood avec son fameux Roxette. Les groupes de Pub-Rock ont permis la création de labels indépendants et au sein d'eux, le groupe Eddie & The Hot Rods est souvent considéré comme étant le premier groupe punk.
Pour ce qui est des influences américaines, les groupes "garage psychédélique" de la fin des années 1960 ont leur importance. Ils sont là pour provoquer les hippies et reviennent aux bases du Rock'n'Roll en y ajoutant quelques influences psychédéliques. Cette scène underground est formée par The Standells, The Sonics, ou encore The 13th Floor Elevators, dont les futurs punks s'inspireront.
À la naissance du mouvement punk, les groupes ayant joué une influence considérable auront certainement été The Doors, The Velvet Underground et The Stooges. D'un côté, la musique froide voire malsaine du Velvet Underground, et de l'autre le jeu de scène extravagant du leader des Doors. La tendance de ce dernier à pousser son public au bord de l'émeute, son mode de vie basé sur le sexe et la drogue, font de Jim Morrison ce qu'on pourrait appeler un père des punks. C'est en assistant à l'un de ses concerts qu'Iggy Pop recevra cette grande leçon de mise en scène faisant de lui la star qu'il est aujourd'hui, constamment remarquée pour ses extravagances.
En conclusion, le punk, ce mouvement culturel porté par la contestation, a des liens évidents avec divers aspects de l'art et de la littérature. Tout d'abord avec la poésie de Verlaine, de Rimbaud et de Baudelaire. Ensuite, avec les écrivains de la Beat Generation, de Jack Kerouac à Allen Ginsberg, en passant par William Burroughs. Mais il est également marqué par la rébellion de Dada, l'esthétique du cubisme et du Pop Art, ainsi que le Surréalisme, notamment au travers de personnalités telles qu'Antonin Artaud ou le peintre Yves Tanguy.
